Intervention de Chloé Ridel

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 15h00
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Chloé Ridel, présidente de l'association Mieux voter :

S'agissant des résultats aux élections présidentielles de 2017, des expérimentations conduites par le CNRS en partenariat avec l'université Paris Dauphine indiquent que M. Emmanuel Macron l'aurait emporté, M. Jean-Luc Mélenchon serait arrivé en deuxième position, Mme Marine Le Pen en troisième position, car elle était rejetée par plus d'une majorité de l'électorat. Des expérimentations avaient été effectuées sur les élections présidentielles de 2002. M. Lionel Jospin l'emportait en étant donné gagnant au second tour face à M. Jacques Chirac et à M. Jean-Marie Le Pen. Or il n'a pas passé le premier tour en raison du paradoxe d'Arrow. Le mode de scrutin peut conduire à de graves incidents démocratiques. Il ne s'agit pas uniquement d'une frustration de l'électeur. Les conséquences peuvent s'avérer très importantes pour la vie démocratique.

Si tous les candidats sont notés « insuffisants » — phénomène qui paraît improbable d'après les expérimentations conduites sur de grands échantillons —, le mieux évalué l'emporte.

S'agissant du profil de mérite, le jugement majoritaire fonctionne avec une question. Nous posons à l'électeur une interrogation à laquelle il répond : « Pour présider la France, je juge en conscience que ce candidat a les capacités à remplir la fonction pour laquelle il est élu. »

Concernant la complexité du processus, les expérimentations démontrent que la méthode est instinctive pour les électeurs.

Nous ne pouvons pas permettre à chaque électeur de s'exprimer exhaustivement. La contrainte est obligatoire. Cependant, le processus actuel contraint énormément les électeurs. Le jugement majoritaire est une tentative heureuse pour permettre l'expression de ces électeurs tout en gardant un standing avec une échelle et un langage commun.

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