J'ai de la sympathie pour la démocratie américaine. Toutefois, les pratiques électorales américaines illustrent les pièges de la démocratisation. Le sociologue du début du XXe siècle Roberto Michels évoquait la loi d'airain et de l'oligarchie. En démocratisant à tout prix, une partie du pouvoir revient aux mains d'entrepreneurs politiques. Je reste particulièrement sceptique à toute importation de ce côté-ci de l'Atlantique.
Par ailleurs, le principal problème de la démocratie américaine, qui nourrit le cynisme absolu des Américains pour leurs institutions, demeure le financement des campagnes électorales. Le maigre système public s'est effondré au cours des derniers cycles électoraux. Il existait depuis les années 1970 un financement optionnel pour les présidentielles. En 2008, Barack Obama jouant de sa popularité auprès de ses électeurs a abandonné le financement public. Ce financement existe toujours, mais il n'est pas utilisé par les candidats.