Tout d'abord, il est nécessaire de concilier des objectifs contradictoires en la matière. Pour l'élection présidentielle, nous disposons de deux temps en matière de règles audiovisuelles. Le premier temps court de l'entrée en vigueur de la recommandation du CSA (le 1er janvier 2022) jusqu'à la publication officielle par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats. Pendant cette période, la règle de l'équité s'applique. Les médias doivent traiter les différents candidats et les candidats présumés de manière équitable en tenant compte du poids de la famille politique, des sondages et de la dynamique de la campagne. Un second temps concerne la campagne électorale officielle et correspond à une égalité stricte des temps de parole de tous les candidats. Nous assistons depuis un certain nombre d'années à une augmentation du nombre de candidatures. Dans les prestations médiatiques imposées, cela conduit à un effet d'accumulation, qui ne favorise pas le développement de l'audience. Il s'agit là d'une forme de contradiction. Le traitement doit demeurer équitable, mais il a des conséquences dissuasives vis-à-vis du spectateur.
Concernant la publicité, elle est interdite en France afin, d'une part, de limiter le pouvoir de l'argent et, d'autre part, de prémunir le débat des dérives induites par la publicité négative telle que nous l'observons aux États-Unis. Nous considérons que ces objectifs conservent toute leur légitimité. Les acteurs politiques bénéficient par ailleurs de nombreux canaux d'expression parmi lesquels se trouvent les médias audiovisuels, les émissions d'expression directe, la presse écrite, les meetings et, désormais, des éléments de la sphère digitale avec Internet. Mon approche est donc plutôt en retrait concernant la publicité politique.