Intervention de Roch-Olivier Maistre

Réunion du mercredi 6 octobre 2021 à 14h00
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Roch-Olivier Maistre, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) :

Madame la députée Monique Iborra, votre question me donne la possibilité d'évoquer un sujet qui ne figurait pas dans le questionnaire, mais pourrait se révéler utile à vos réflexions. Il s'agit de l'initiative prise par le Parlement lors des dernières élections régionales et départementales. Avec la modification du calendrier en raison de la crise sanitaire, la question s'est posée d'organiser une campagne électorale nationale. Ce choix a été écarté pour des raisons de lourdeurs d'organisation, voire de coût budgétaire. Cependant, le législateur a retenu l'obligation de diffuser des messages d'information sur les missions de chacune de ces collectivités. Au-delà de la promotion des campagnes des candidats, il s'agit d'un moyen de sensibiliser nos citoyens aux missions de ces collectivités qui contribuent à notre quotidien. Existe-t-il un enseignement à tirer de ces initiatives ? Cette question reste ouverte.

Nous allons publier prochainement la recommandation du CSA. Vous disposerez, dans ce document, des règles applicables. La procédure sera identique pour les élections législatives.

J'entends votre remarque sur l'articulation entre les médias régionaux et les représentants nationaux. Ce sont les éditeurs qui choisissent leur programmation. Le regain d'intérêt des télévisions locales pour ses scrutins observé ces derniers mois ouvrira un espace d'information. Les acteurs de proximité ont un rôle incontestable à jouer. Toutefois, nous ne pouvons pas peser pour imposer des invités, sauf au titre d'un déséquilibre du pluralisme.

Monsieur Sylvain Templier, vous soulevez une vaste question. Les chaînes d'information disposent d'un long historique. Quatre chaînes sont en concurrence frontale. Seule France info n'est pas financée par les recettes publicitaires. Des trois chaînes privées, une seule reste bénéficiaire, les deux autres sont déficitaires. Les lignes éditoriales ne sont pas toutes les mêmes, elles ne disposent pas toutes du même format, mais la compétition et la recherche de l'audience comptent. Concernant les effets de ce phénomène sur le comportement électoral, il me semble que nous devons prendre du recul. Nous sommes une nation mature au plan politique. Les médias contribuent à l'information. Toutefois, « le quant-à-soi » de l'électeur demeure. Dans l'histoire des médias, nous connaissons des exemples de campagnes qui ont donné le sentiment de privilégier un candidat au détriment d'un autre. Cependant, le résultat en France ou ailleurs n'était pas celui escompté. Établir une corrélation entre l'intensité de l'activité sur les chaînes d'information et l'abstention serait un raccourci. Les journaux télévisés de 13 heures et de 20 heures des grandes chaînes d'informations, de TF1 et des chaînes de service public restent des rendez-vous très importants. Les Français s'informent beaucoup par les journaux de ces chaînes de télévision et des radios, particulièrement pendant les campagnes électorales. Il s'agit de vecteurs d'information qui conservent leur force de frappe. Pour ces chaînes, le principe du pluralisme attentivement respecté reste plus que jamais un enjeu démocratique.

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