Nous avons ici l'occasion de nous saisir de la question de la participation électorale et de répondre à des questionnements conjoncturels, tandis que la solution à l'abstention est probablement davantage structurelle.
Notre association est née d'un constat, en 2014, en amont des élections européennes : la faible participation à ce scrutin. Notre approche est transversale et transfrontalière. Les créateurs de cette association étudiaient ou connaissaient d'autres systèmes, notamment en Allemagne où l'éducation à la citoyenneté est différente de la nôtre. La comparaison est un exercice intéressant, permettant de décentrer notre regard.
Notre préoccupation principale est le vote, d'où le nom de notre association. Nous posons la question de la place du vote dans l'exercice démocratique avec le constat que, dans d'autres pays, il existe une pratique de l'éducation à la citoyenneté à l'école dans un cadre formel et en dehors de l'école dans des situations non formelles. En Allemagne, il a existé un processus de rééducation du peuple allemand après la Seconde Guerre mondiale. Les Allemands disposent de structures étatiques mettant à leur disposition des outils pour s'informer. L'Agence fédérale allemande de l'éducation citoyenne, qui dépend du ministère de l'Intérieur, bénéficie d'une grande indépendance et d'une bonne confiance de la part des citoyens.
Pour chaque élection, un outil d'aide au vote est publié. Il s'agit du Voting Advice Application (VAA). Il permet aux citoyens de se forger leur propre opinion par rapport aux positions des partis en lice dans une élection. Le VAA est construit autour d'une approche de vulgarisation et d'une démarche pédagogique, avec notamment des questions/réponses. En Allemagne, on dénombre 23 millions d'utilisateurs pour les élections législatives. Il s'agit d'autant de citoyens qui se positionnent et montrent un intérêt pour le fait électoral. Il ne s'agit pas de sondages. Les citoyens sont invités à donner leur opinion, et peuvent parfois découvrir l'existence de partis politiques. Nous avons mis en place un système comparable en 2014 en partenariat avec le journal Le Monde, qui a rencontré un succès auprès de 300 000 utilisateurs.
Il est nécessaire d'aller au-delà des éléments conjoncturels. L'approche de l'éducation citoyenne est intéressante. Cependant, elle ne doit pas demeurer exclusivement normative. Le cœur de notre action est de fournir les outils au citoyen pour qu'il s'engage dans la démocratie. Nous dialoguons de manière bilatérale avec d'autres acteurs en Europe.