Les élus disposent de leur légitimité, tout autant que les associations et les citoyens. Or la participation des élus peut induire des biais, notamment pendant les campagnes électorales. Lorsque chacun est conscient de sa place, les élus ont leur place. C'est notre devoir de les éclairer et de les écouter. Il existe une interaction dans l'écoute. Je suis très heureux lorsque les élus viennent à notre rencontre.
Le vote et la participation ne doivent pas être corrélés à quelque chose d'individuel. Nous sommes dans « l'individualisme de déliaison », pour citer Marcel Gauchet. La société a besoin d'intérêt général. La difficulté reste de mobiliser les citoyens individuellement et de converger vers l'intérêt général. De la même manière, il n'est pas utile de culpabiliser les individus, cela reviendrait à distinguer de bons et de mauvais citoyens. La prise de conscience doit être individuelle et collective. Les associations opèrent un travail de fourmis en ce sens. Nous réussissons lorsque nous associons les intelligences. Il est nécessaire de se décentrer afin d'écouter l'autre, même si nos avis divergent. Je plaide pour la parole qui est libératrice. Les arts, la culture, le théâtre sont des vecteurs de parole qui permettent de s'émanciper et de trouver une citoyenneté apaisée.