Vous faites sans doute référence à des choses concrètes dont je n'ai pas connaissance. Nous considérons que nous avons un rôle important. Les opinions qui se confrontent doivent toutes avoir voix au chapitre. Il nous revient d'animer un débat organisé.
Si les chiffres de diffusion papier sont partout à la baisse, y compris à l'international, les audiences numériques explosent. Nous n'avons jamais eu autant d'abonnés. Dans le cas de Ouest France, 70 % de notre audience est réalisée en dehors de notre zone historique et 7 % hors de France. Nos lecteurs ne nous lisent plus uniquement pour l'information locale. Il y a trois semaines, les articles les plus lus dans Ouest France concernaient l'Afghanistan. Nos lecteurs souhaitent disposer de l'information à la fois sur leur commune et sur le monde. Cela permet de comprendre que notre lectorat est extrêmement exigeant. Notre modèle économique est l'abonnement puisque nous n'avons pas d'actionnaires. Un abonnement avec des éléments futiles ne fonctionnerait pas. Nous avons tout intérêt à ne pas l'oublier.
Les ventes du journal papier augmentent le lendemain d'une élection pour les résultats, les commentaires et les analyses. En amont de l'élection, les fluctuations des ventes et des consultations demeurent difficilement lisibles. La politique intéresse beaucoup la population ; il nous revient d'aborder les bons sujets pour être lus.
La réforme n'a-t-elle pas éloigné les électeurs ? Dans certaines régions, cette réforme avait du sens, en Normandie par exemple. Il demeure essentiel que les citoyens connaissent leurs élus. Or, désormais, nombreux sont ceux qui n'identifient pas leurs représentants. Ce lien me paraît essentiel. Les journalistes ont une devise : « Il est bien de rester à portée d'engueulade ». Le citoyen veut participer à la vie publique et son abstention n'est pas tant du désintérêt qu'un cri de colère.