Intervention de Éric Valmir

Réunion du mercredi 13 octobre 2021 à 16h00
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Éric Valmir, secrétaire général de l'information de Radio France :

L'abstention nous conduit à nous interroger. Nous avions, pour ces élections, décidé de participer à une campagne de vidéos proposée par les législateurs. Ces spots présentaient les compétences des régions et départements. Nous avions décelé qu'il s'agissait là d'un enjeu. Toutefois, ces initiatives n'ont pas été suffisantes. L'élection est demeurée accolée à un baromètre national. Les citoyens ne connaissent pas les compétences des départements et des régions. Il s'agit d'un véritable casse-tête. Nous proposons beaucoup de pédagogie sur le terrain pour expliquer comment fonctionnent les institutions ou quelle est la valeur du vote. Le vote n'aurait-il plus de valeur ? Lorsque nous parlons de la crise de défiance envers les journalistes, nous sommes corrélés à la crédibilité politique.

Nous essayons de renforcer notre dispositif. Ainsi, nous lançons au 1er décembre 2021 un baromètre sur la connaissance de l'Union européenne. De quels outils l'Union européenne dispose-t-elle ? Quel rôle a-t-elle joué dans la crise sanitaire ? Ces sondages se traduiront par des émissions sur toutes les antennes pour répondre à ces questions et les mettre en corrélation avec les résultats des études. C'est un outil qui nous permettra de comprendre davantage le comportement électoral des Français. Nous souhaitons proposer un processus similaire en France. Il s'agira d'œuvrer dans le reportage et l'éclairage de terrain.

Concernant les sondages sur le niveau de participation au cours de la journée de vote, la communication des chiffres peut permettre de mobiliser. Ils ont une incidence sur le comportement électoral. Il me semble qu'il s'agit d'un indicateur important que nous devons conserver.

Notre sentiment est partagé s'agissant de la publicité. En fonction des chaînes, toutes n'ont pas la même opinion.

La pédagogie est très importante. Je pilote les dispositifs d'éducation aux médias de Radio France. Il existe une énergie parmi les effectifs de Radio France que nous ne retrouvons nulle part ailleurs. Beaucoup de nos journalistes, producteurs et techniciens interviennent dans les milieux scolaires. Ces interventions dépassent le cadre d'une éducation aux médias. Elles participent à l'inscription de l'élève dans un parcours initiatique. Nous travaillons avec lui sa capacité à s'émanciper et à s'exprimer. Il ne s'agit pas d'avoir confiance dans les médias, mais en soi. C'est un travail de fond et de longue haleine mené avec les enseignants, les documentalistes et les journalistes. L'éducation aux médias constitue un travail en profondeur pour comprendre ce que vivent les jeunes gens. Notre objectif demeure qu'ils sachent s'exprimer. Nous vivons au rythme de « clashs » télévisuels sur les chaînes d'informations en continu. Un débat c'est savoir écouter et argumenter. Nous devons l'enseigner aux plus jeunes, car lorsque ces éléments ne sont pas maîtrisés ils donnent lieu à des règlements de compte ou à des situations comme celle qui a conduit à la mort de Samuel Paty. Savoir débattre est un axe fondamental de la pédagogie, de même que la maîtrise des outils de la désinformation. Dorénavant, il est difficile de ne pas s'informer avec son smartphone. Il est donc nécessaire pour l'élève de maîtriser les flux d'informations afin qu'ils ne deviennent pas un handicap dans son parcours personnel. Je précise que les journalistes qui participent à cette éducation aux médias sont bénévoles, ils s'impliquent sur leur temps libre, car cette initiative ne figure pas dans le cahier des charges de Radio France ou de France Télévisions.

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