Intervention de Christophe Tardieu

Réunion du mercredi 13 octobre 2021 à 16h00
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Christophe Tardieu, secrétaire général de France Télévisions :

La publicité politique est un sujet compliqué, car France Télévisions ne diffuse pas de publicité après 20 heures. Par ailleurs, il s'agit d'un sujet qui dépend d'une décision politique. Ces publicités existent dans d'autres pays. Toutefois, je ne dispose d'aucune certitude quant à leur succès. Les chaînes du secteur privé vous fourniront probablement une réponse plus appropriée en la matière puisqu'elles disposent d'un intérêt certain pour les recettes publicitaires.

Les chiffres de l'abstention demeurent préoccupants pour nous en tant que représentants de l'audiovisuel public et en tant que citoyens. Nous sommes face à un paradoxe : jamais l'abstention n'a à ce point progressé tandis que nous n'avons jamais diffusé autant d'émissions politiques. L'existence de quatre chaînes d'informations en continu est un phénomène récent. Malgré l'importance de ces médias en termes d'audience et d'impact sur la population, ils n'ont pas joué sur la participation. En dépit des décrochages en région de France 3 et de France Bleu, malgré le développement de débats et autres émissions politiques, nous ne sommes pas efficaces dans la lutte contre l'abstention.

Yann Barthès, qui intervient quotidiennement sur une chaîne concurrente, interroge désormais un seul homme politique par émission pour permettre le développement des idées. Nous ne disposons pas de solution parfaitement équilibrée et satisfaisante. Nous demeurons dans l'expérimentation permanente en matière d'exposition des débats politiques. Je ne suis pas certain que l'audiovisuel public puisse jouer un rôle structurant. Il existe des élections plus faciles à expliquer que d'autres.

Nous assistons depuis dix ans environ à une révolution des usages. Aujourd'hui, il est possible de regarder ce que nous souhaitons, quand nous le voulons, et sur l'écran de notre choix. Notre organisation traditionnelle, notre grille ne répondent plus directement à ces préoccupations. Désormais, nous devons réfléchir à la manière dont nous produisons des contenus politiques qui expliquent et permettent l'organisation de débats et leur consommation. Le rendez-vous du débat n'est pas extrêmement pertinent. Concernant les primovotants, il s'avère nécessaire d'examiner les possibilités de partenariats avec les médias qui utilisent d'autres canaux.

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