Intervention de Élisa Borry-Estrade

Réunion du jeudi 21 octobre 2021 à 10h45
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Élisa Borry-Estrade :

, responsable affaires publiques de Facebook France. La participation électorale constitue l'un des piliers fondamentaux de l'approche de Facebook concernant l'intégrité des élections, qui est l'une des priorités de notre entreprise depuis plusieurs années.

Nous croyons que nos plateformes peuvent favoriser l'engagement citoyen et la participation électorale car elles donnent une voix à des personnes de tout âge et de toute conviction, mais également à des candidats ayant accès à nos outils de manière gratuite.

Pour promouvoir la participation électorale et l'engagement citoyen, nous déployons des outils à destination du public et des candidats, tels que des modules rappelant les grandes modalités du vote, notamment les dates limites d'inscription sur les listes électorales. Lors des élections municipales de 2020, nous avions ainsi redirigé près de 500 000 clics vers le site de service public consacré aux élections. Nous effectuons également, le jour du vote, un rappel dans le fil d'actualité des utilisateurs. De plus, dans le cadre des élections européennes et régionales, nous avons proposé des stickers, disponibles sur Instagram dans l'outil créatif « stories », permettant de rediriger vers des sites d'information et de renseigner, par exemple, sur l'emplacement d'un bureau de vote.

Nous collaborons avec le service d'information du gouvernement afin de nous assurer que nous avons inclus, parmi les informations données, les points les plus pertinents pour nos utilisateurs.

Pour les élections présidentielle et législatives de 2022, nous avons déjà mis en ligne un espace élections, accessible à tous les candidats et au grand public et regroupant toutes nos recommandations de bonnes pratiques concernant le contenu créatif et les enjeux de cybersécurité. Plusieurs autres partenariats et produits sont à l'étude mais ne peuvent être encore évoqués.

Ce travail sur la participation électorale fait partie de notre approche globale de l'intégrité des élections. Nous travaillons sur plusieurs aspects : assurer la protection de nos utilisateurs et des candidats ; lutter contre les tentatives d'ingérence dans le processus électoral ; lutter contre la propagation de fausses informations ; assurer une transparence accrue des contenus, notamment publicitaires.

Concernant la protection des utilisateurs, nous supprimons les contenus qui violent les standards de la communauté. Nous interdisons par exemple les appels à la haine et à la violence. Dans le cadre des élections, nous interdisons les fausses informations concernant le processus électoral, qui risqueraient de l'entraver.

Nous détectons ce type de contenus sur signalement de nos utilisateurs mais également grâce à l'intelligence artificielle. Plus de 40 000 personnes travaillent aujourd'hui pour assurer la sécurité et la sureté de la plateforme, parmi lesquels environ 15 000 modérateurs.

De nombreux outils servent à empêcher les piratages de comptes et les usurpations d'identité, tels que l'authentification à deux facteurs.

Concernant les fausses informations, nous réduisons la visibilité de certains contenus, ne violant pas les standards de la communauté mais nuisant à l'authenticité de l'information sur la plateforme. Dans ce but, nous travaillons avec un réseau de partenaires externes à l'entreprise, qui sont des vérificateurs d'informations. En France, nous comptons sur le partenariat du Monde, de France 24, de 20 minutes et de l'Agence France-Presse (AFP) depuis plusieurs années. Nous réduisons la visibilité des informations qu'ils jugent fausses, informons nos utilisateurs en étiquetant clairement ces contenus et incluons un lien vers un article contradictoire rédigé par l'un de ces fact-checkers.

Par ailleurs, chaque annonceur souhaitant diffuser de la publicité politique, électorale ou ayant trait à un sujet d'intérêt général doit désormais suivre un processus strict d'autorisation sur Facebook. L'annonceur ne peut cibler un public que dans le pays où il est se trouve. Les publicités diffusées de cette manière sont labellisées avec une étiquette précisant l'origine de leur financement. Elles sont ensuite réunies dans une bibliothèque publique, accessible à tous, y compris les personnes ne disposant pas d'un compte Facebook. Nous donnons dans cette bibliothèque des informations tels que le montant dépensé et le public atteint par ces publications.

Ces éléments nous aident à lutter en partie contre le processus d'ingérence électorale. Depuis 2016, une équipe est consacrée à la lutte contre les comportements inauthentiques ou coordonnées, soit les opérations visant à manipuler les débats publics dans un but stratégique en s'appuyant notamment sur des réseaux de faux comptes. Nous avons massivement investi dans la mise au point de meilleures technologies mais également dans les ressources humaines pour enquêter, analyser ces réseaux, les supprimer de la plateforme et réaliser des adaptations régulièrement. Depuis la création de cette équipe, 150 opérations de ce genre ont déjà été retirées du réseau, ce qui donne chaque fois lieu à la publication d'un rapport sur la newsroom de Facebook.

À ce jour, nous n'avons pas constaté de signe d'opérations de ce type visant les élections françaises mais nous restons évidemment particulièrement vigilants. Nous continuons à travailler étroitement avec les autorités à ce sujet.

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