Intervention de Jean Gonié

Réunion du jeudi 21 octobre 2021 à 10h45
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Jean Gonié, directeur des affaires publiques de Snapchat :

L'application Snapchat est très populaire en France. Chaque jour, plus de 17,5 millions de Françaises et de Français se connectent à l'application. Parmi eux, plus de 80 % ont plus de 18 ans. Nous avons ainsi un rôle à jouer dans le cadre des élections pour les encourager à s'inscrire et à voter.

Comme les autres plateformes, nous avons soumis un rapport d'activité au CSA, dont je vous invite à regarder particulièrement les chiffres.

Snapchat est une plateforme de communication privée, telle que WhatsApp. Une partie de l'application ressemble à un kiosque à journaux, contenant la version Snapchat d'une soixantaine de médias français dont, par exemple, le Monde et le Figaro et des dizaines de médias internationaux. Ces médias publient des news spécialement conçus pour Snapchat. Le niveau d' infox est extrêmement faible sur l'application, qui ne s'y prête pas.

Afin d'encourager la participation électorale et d'éviter l'abstention des jeunes, nous avons effectué de nombreuses actions.

Un premier exemple est la création de partenariats, dans le cadre de l'élection présidentielle américaine, avec des associations civiques locales afin que les jeunes comprennent ce qu'est une élection. Plus de 30 millions d'Américains ont utilisé ces outils mis à leur disposition. Parmi eux, 1,2 million ont voté via l'application de l'organisation non gouvernementale (ONG) locale TurboVote. Le New York Times a évoqué le poids de l'application Snapchat pour des jeunes se désintéressant de la politique et des élections.

Un deuxième exemple est le lancement de l'outil Run For Office, visant à aider des jeunes souhaitant se présenter à une élection. Des millions d'Américains ont téléchargé tous les modules, concernant autant les élections locales que les élections pour être juge ou sénateur.

Un troisième exemple est la création d'un compte à rebours, dans le cadre des récentes élections législatives en Allemagne, qui visait à rappeler aux jeunes l'échéance du vote. Snapchat est la seule application à avoir été partenaire avec l'agence fédérale pour l'engagement civique allemande. Des outils adaptés au public, comme des lens ou des filtres, ont été proposés. De plus, des rappels ont été envoyés chaque semaine pour les inciter à voter. Nous pensons que ces outils ont eu un réel impact.

Un quatrième exemple est le partenariat avec le Parlement européen, à l'occasion des élections européennes de 2019. Cette initiative a connu un grand succès. Beaucoup d'élus se sont adressés à l'application quand ils ont appris l'impact du partenariat.

Nous agirons évidemment pour l'élection présidentielle française de 2022. Comme mes collègues des autres plateformes, nous sommes régulièrement invités dans plusieurs ministères afin de réfléchir ensemble et partager nos projets. Les 17,5 millions d'utilisateurs de Snapchat sont sensibles aux initiatives que nous mettrons en place.

Concernant les risques d'interférence et de publicités politiques, nous nous sommes audités nous-mêmes en 2016 aux États-Unis et lors du vote du Brexit en Angleterre. Nos résultats montrent qu'il n'existe aucune interférence étrangère car l'application ne s'y prête pas.

Néanmoins, nous avons élaboré, dès 2018, une charte visant à limiter et surtout contrôler les publicités politiques. Dès qu'un utilisateur effectue une publicité politique sur Snapchat, une bibliothèque apparaît et indique le montant payé ainsi que le pays d'origine de la publicité. Nous sommes très souvent à Bruxelles pour évoquer ce sujet avec la Commission européenne. Notons que Snapchat est la seule plateforme utilisant de la modération humaine pour les publicités politiques.

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