Intervention de Agnès Thill

Réunion du mercredi 27 octobre 2021 à 14h00
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

La confiance est le maître mot concernant l'abstention ; or je ne l'ai guère entendu. Pourquoi les électeurs ne veulent-ils plus voter ? Parce qu'ils n'ont plus confiance et pensent que cela ne sert à rien.

On parle de démocratie participative, mais les travaux des états généraux de la bioéthique n'ont absolument pas été pris en compte, contribuant à décrédibiliser cette forme de participation. Pourquoi demander l'organisation de nouveaux états généraux, alors qu'il y a déjà eu le grand débat, les Gilets jaunes, les états généraux de la bioéthique et ceux de la justice ? Si l'on incite les gens à participer mais que l'on ne tient aucun compte de leurs avis, cela nuit à la confiance.

Les techniques modernes sont de fausses bonnes idées. Je ne vois pas pourquoi le droit de vote à 16 ans inciterait les abstentionnistes de 30 ans à voter. Le vote par internet, c'est de la consommation, alors que le vote doit être un engagement. Quant au vote par correspondance, il entraînera évidemment des pressions et des fraudes. La liberté peut-elle être totale ailleurs que dans un isoloir ?

Comment pensez-vous rétablir la confiance ? La réponse est dans l'Assemblée. Selon l'article 27 de la Constitution, tout mandat impératif est nul. Nous ne sommes pas censés représenter les partis mais les citoyens : peu m'importe pour qui ils ont voté, je suis là pour les représenter. En outre, ce qui se passe à l'Assemblée a son importance : tout comme les électeurs se demandent parfois à quoi sert de voter, nous nous demandons à quoi sert d'amender. Les projets de loi arrivent de l'exécutif et doivent être votés en l'état. Les électeurs ne sont pas dupes, et nous non plus !

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