Intervention de Stanislas Guerini

Réunion du mercredi 27 octobre 2021 à 14h00
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStanislas Guerini, délégué général de La République en marche :

Que peut-on faire pour retrouver de la bienveillance et participer à la vie politique ? On a trop longtemps confondu, dans les partis politiques, les batailles de personnes et les batailles d'idées. Il est temps de renouer avec le travail idéologique – ce n'est pas un gros mot.

Dans son intervention, Raphaël Schellenberger laissait penser qu'avec En marche !, nous aurions voulu mettre fin aux clivages politiques : je n'y crois pas ! Les clivages politiques étaient devenus factices. Au sein des partis politiques, il existait des fractures assez profondes sur des sujets fondamentaux : le rapport au travail, à la liberté ; l'Europe, qui continue de diviser certains partis politiques. Nous avons voulu créer un espace politique différent, sur la base de nouveaux clivages structurants, entre déclinisme et progressisme. Nous devons mener ce travail idéologique et faire en sorte que le combat d'idées reprenne le dessus sur les combats de personnes ou sur la conquête du pouvoir.

Je ne suis pas favorable au vote obligatoire. Ce n'est pas par la contrainte qu'on va répondre aux questions fondamentales qui sont posées. De même, le débat sur le droit de vote à 16 ans ne me paraît pas prioritaire. Ce le sera peut-être un jour, mais tant qu'on n'aura pas répondu aux questions plus fondamentales du rétablissement de la confiance dans la vie politique et de la participation des jeunes adultes, cette question me semble être secondaire. En revanche, la prise en compte du vote blanc ne me semble pas inintéressante pour certaines catégories d'élections, à la proportionnelle, ou pour le premier tour de certains scrutins à deux tours.

L'instauration de la proportionnelle n'était pas qu'une promesse électorale : nous avons démarré une réforme constitutionnelle au cours de ce quinquennat. Sans rouvrir le débat partisan, il faut rappeler qu'elle a été torpillée : nous avons été empêchés d'aller au bout de nos intentions. Si nous n'avions pas voulu de la proportionnelle, nous n'aurions pas entamé une réforme constitutionnelle.

Quoi de mieux que l'isoloir ? S'il faut garantir l'absence de toute pression sur un scrutin, il est essentiel de pouvoir changer son vote jusqu'au dernier instant. Cela vaut pour le vote par correspondance comme pour le vote par internet. Si l'on peut garantir que l'on pourra exercer son devoir démocratique sans subir de pression, en étant seul, on répond à cette question. Il ne me semble pas que l'argument des procurations soit valable car, même dans ce cadre, des pressions peuvent être exercées.

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