a indiqué que l'Académie nationale de médecine avait réagi très vite à l'épidémie en créant une cellule de veille Covid-19. Confiée à Yves Buisson et Didier Houssin, cette cellule de huit personnes rassemble des spécialistes de santé publique, de virologie ou d'épidémiologie, mais aussi une vétérinaire – dans le cadre de l'approche intégrée One Health, l'avis des vétérinaires est en effet très important, d'autant qu'il s'agit au départ d'une zoonose.
Cette cellule – qui respecte la parité hommes-femmes – s'appuie sur un réseau d'une soixantaine d'académiciens, directement impliqués dans les remontées de terrain et la documentation scientifique. Ils se sont organisés en plusieurs petits groupes thématiques et se sont mis en mesure de faire remonter à la cellule quasiment deux communiqués par jour – ces communiqués incluent une prise de position et une recommandation relativement brève, d'environ une page ou une page et demie. Les groupes ont également émis deux avis, qui sont l'équivalent des rapports traditionnels de l'Académie ; le plus remarquable a fait grand bruit en préconisant très tôt le port obligatoire du masque. Cela demeure une prise de position forte de l'Académie, même si le Gouvernement ne l'a pas endossée pour l'instant.
Depuis la création de la cellule, les 150 académiciens ont quasiment tous contribué peu ou prou à l'activité de la cellule. Celle-ci continue d'assurer à la fois une veille scientifique et une veille sanitaire. Au-delà, des groupes inter-Académies ont été créés avec l'Académie des sciences, l'Académie des technologies, l'Académie de chirurgie, l'Académie de pharmacie et l'Académie vétérinaire. Ce dispositif permet de travailler sur les questions qui naissent de l'actualité et de transmettre des réponses tant aux médias qu'aux partenaires classiques, institutionnels et politiques, de l'Académie.
La cellule réfléchit aussi, avec un horizon de moyen terme, aux futures recommandations sanitaires de l'Académie, au stade du déconfinement puis de la sortie de crise. Sur cette dernière, Patrick Netter anime un groupe de travail de l'Académie de médecine disposant d'« antennes » interacadémiques : il ne s'agit pas seulement de la sortie de la phase I ou de la phase II, mais de la sortie des phases III.A, III.B et IV, dans ses les volets sanitaires, socio-économiques et internationaux.
Cette pandémie replace l'Académie de médecine dans le contexte de sa création en 1820, lorsque le roi Louis XVIII avait souhaité que soit constituée une force de travail pour lutter contre les épidémies et les pandémies, en France et dans le monde.