Intervention de Jean-Christophe Niel

Réunion du jeudi 25 juin 2020 à 8h45
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Jean-Christophe Niel, directeur général de l'IRSN :

Avec la charte d'ouverture à la société, plusieurs organismes s'engagent à informer la société de leurs actions, en associant les parties prenantes à certaines d'entre elles.

Le boîtier open radiation permet à tout un chacun de mesurer un débit de dose gamma. Nous continuons de travailler sur ce sujet, après avoir créé en janvier la communauté des utilisateurs d' open radiation. À cette occasion, nous avons lancé une démarche demandant aux acteurs de cette communauté de partager le plus grand nombre de mesures. Il est cependant difficile de mobiliser les populations, comme nous l'avons constaté à l'issue du débat public sur le PNGMDR. Il avait été demandé aux acteurs de ce débat de faire part de leurs conclusions. Nous avions quant à nous trouvé ce débat très positif, notamment s'agissant des innovations dans le débat public, par exemple l'atelier de controverses permettant de formaliser celles-ci et de les clarifier. Nous avons regretté, avec d'autres, que le débat public soit resté limité aux personnes qui étaient intéressées par le sujet, mais il est difficile de mobiliser au-delà de cette sphère. L'action d'ouverture à la société de l'IRSN vise en outre à favoriser une pédagogie de la culture du risque.

En ce qui concerne le radon, nous avons aussi engagé des actions d'ouverture à la société. J'avais évoqué notamment une action menée en Haute-Vienne, visant à inciter des personnes résidant dans les zones à risque radon à procéder aux mesures. Cette année, nous avons mené une action commune avec des partenaires suisses, dans le Jura, pour partager des mesures de radon dans des habitations.

En termes de coopération internationale, l'IRSN est fortement engagé au niveau européen, au travers du réseau européen des organismes techniques de sûreté ETSON (European Technical Safety Organisation Network) et des projets de recherche financés par la Commission européenne. Nous avons évidemment des relations fortes avec l'AIEA et également quelques relations bilatérales privilégiées, avec les États-Unis, la Chine et le Japon. Historiquement, le Japon est un pays avec lequel l'IRSN a toujours eu beaucoup de relations. Celles-ci se sont renforcées après Fukushima, par exemple en matière de préparation à la gestion post-accidentelle d'un accident nucléaire. En termes de sûreté, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise, la NRA (Nuclear Regulation Authority), a financé un programme de recherche relatif aux feux de boîtes à gants. Le Japon est également impliqué dans le programme de recherche CABRI sur le comportement des combustibles nucléaires lors d'un accident d'injection de réactivité. En ce qui concerne la radioprotection, nos relations se renforcent au travers d'accords avec les universités de Fukushima, Nagasaki et Hiroshima, sur des problématiques de recherche, comme l'épidémiologie, l'effet des faibles ou des fortes doses, etc. Le Japon est donc l'un de nos partenaires privilégiés à l'international.

Pour en venir à la question sur la DUP, l'IRSN est consulté par l'ASN sur la dimension technique des projets. Nous avons analysé le dossier d'options de sûreté de CIGÉO et nous avons indiqué que nous considérons qu'il a atteint une maturité correspondant à l'avancement du projet. Des progrès substantiels ont été accomplis dans la conception et l'acquisition de connaissances dans la démonstration de sûreté. Nous avons conservé quelques points d'attention, notamment sur la maîtrise du risque incendie des colis de bitume ‑ 48 000 colis correspondant à 18 % de l'inventaire des déchets. L'ANDRA travaille avec les opérateurs producteurs de déchets bitumés sur leur comportement en cas d'incendie. Nous serons destinataires des résultats à fin d'analyse. Notre prochain rendez-vous aura trait au dossier d'autorisation de création, une fois que ce dernier sera déposé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.