Intervention de Émilie Cariou

Réunion du jeudi 27 mai 2021 à 8h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Cariou, députée :

‑ Merci pour cette présentation du rapport annuel de l'ASN qui est toujours très attendu et que je trouve toujours en demi-teinte.

Vous nous faites part d'un certain nombre d'améliorations – vous avez prononcé ces mots – dans la gestion de la sûreté. Cependant, quand je vous écoute, je suis malgré tout inquiète quant à la gestion de l'avenir et des travaux à venir. Cela fait maintenant quatre ans que nous vous auditionnons sous cette législature. Vous alertez tous les ans sur la nécessité de disposer du personnel nécessaire pour la réalisation des travaux à venir. J'ai toujours l'impression d'un pilotage à vue et je ne vois pas de stratégie ministérielle qui inclurait l'enseignement supérieur et la recherche afin d'être à même d'assurer ces travaux avec le personnel nécessaire. Pourriez-vous nous dire quel est l'état des réflexions, d'un point de vue stratégique, pour disposer du personnel nécessaire à la réalisation de ces travaux ?

Pour ce qui concerne la prolongation des réacteurs, vous nous dites qu'il va falloir se poser la question et anticiper quant à ce que nous voulons faire des réacteurs – lesquels prolongeons-nous et de quelle manière ? – même si nous nous acheminons déjà vers des travaux sur les 32 réacteurs. Le sénateur Bruno Sido et moi sommes chargés d'évaluer le PNGMDR. Ce plan a deux ans de retard. Vous nous avez dit qu'il devait être produit tous les cinq ans par le Gouvernement. Il doit, en fait, l'être tous les trois ans. Le Gouvernement n'a pas respecté la loi et a prolongé le délai de deux ans. Cette loi n'étant pas rétroactive, j'estime que nous sommes aujourd'hui en violation de la loi, ce qui ne permet pas aux parlementaires de disposer d'un délai suffisant pour évaluer le plan. Si nous ne parvenons pas à produire un rapport d'évaluation du PNGMDR pendant cette législature, c'est extrêmement problématique quant au contrôle parlementaire et à la transparence sur les sujets nucléaires.

Dans le cadre de ces travaux, le sénateur Bruno Sido et moi avons récemment auditionné des personnes qui nous ont alertés sur le niveau de sûreté des cuves des réacteurs. L'acier de certaines cuves subit un vieillissement accéléré préjudiciable à leur sûreté. Trois d'entre elles sont particulièrement problématiques. Selon les dires des personnes auditionnées, la plus problématique est celle du Tricastin. Sommes-nous sûrs qu'il faille prolonger les 32 réacteurs ? Ne serait-il pas plus avantageux, sur le plan économique et de la sûreté, de n'en prolonger que certains, pour pouvoir assumer les coûts, la gestion de la charge de travail et garantir la sûreté ? Pourriez-vous nous donner votre avis à ce sujet ?

Il est très ennuyeux de ne pas disposer du PNGMDR. Nous travaillons donc en parallèle du ministère et de toutes les autorités concernées. Cela étant, vous soulignez qu'un certain nombre de matières et de déchets n'ont aujourd'hui pas de solution de gestion et que ce plan est absolument nécessaire pour pouvoir les anticiper.

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