Intervention de Cédric Villani

Réunion du jeudi 27 mai 2021 à 8h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, président de l'Office :

Je vais ajouter mes propres questions ou des prolongements aux questions déjà formulées.

Le dossier de Flamanville s'est invité à de nombreuses reprises dans nos auditions. Pouvons-nous aussi faire un point sur le dossier de Fessenheim ? Le plan de démantèlement prévoit notamment de recycler les générateurs de vapeur, ce qui est usuel dans des pays comme l'Allemagne et la Suède, mais pas en France. Pouvons-nous faire le point sur les évolutions techniques et réglementaires en cours pour permettre ce recyclage dans des conditions de sûreté maîtrisée ? Existe-t-il des difficultés particulières ou est-ce une opération à envisager avec une relative sérénité ?

La question des ressources humaines s'est beaucoup invitée dans nos auditions. Vous avez insisté sur ce sujet, avec la demande adressée à EDF de rendre compte annuellement de sa capacité à agir, au regard des ressources humaines nécessaires.

Dans votre éditorial, monsieur le directeur général, vous soulignez la complexité croissante des questions à traiter, qui nécessite le recrutement de personnels expérimentés ou disposant de compétences rares, dans un contexte où une relative désaffection pour certains métiers de la filière nucléaire provoque des difficultés pour trouver ces personnels. À ce jour, l'ASN recrute plutôt des ingénieurs généralistes issus des grands corps de l'État. Pouvez-vous nous donner des exemples de sujets justifiant une évolution des compétences souhaitées ? Pourquoi les questions traitées deviennent-elles plus complexes et comment envisagez-vous l'avenir par rapport à cela ? Une action des pouvoirs publics est-elle nécessaire pour favoriser l'émergence des profils recherchés ?

La sous-traitance est un autre sujet qui s'invite régulièrement, et encore récemment. Nous nous étions fait le relais des préoccupations des acteurs du nucléaire, dès 2011, dans la mission post-Fukushima de l'OPECST, quant à la nécessité de gérer de façon plus sûre les conditions de la sous-traitance. Vous signalez, dans votre rapport, une augmentation très importante des travaux sur les centrales nucléaires. Nous savons que la question de la sous-traitance est délicate. Des alertes ont encore été émises récemment sur des fraudes intervenues dans ce cadre, même si elles ne semblent pas avoir eu de conséquences inquiétantes. Pouvons-nous faire un point sur la sûreté dans ce domaine ?

Les moyens consacrés aux recherches liées à la sûreté nucléaire vous semblent-ils à la hauteur des enjeux ? Des risques doivent-ils être éventuellement anticipés sur l'expertise et le contrôle ? Quelle est votre politique et quelles sont vos recommandations en matière de crédits de recherche ? Quels organismes de recherche est-il utile de mobiliser en France ou à l'étranger dans ce cadre ?

Deux organisations, Greenpeace et négaWatt, ont récemment publié un rapport estimant que, dix ans après Fukushima, seules douze des 23 mesures structurantes identifiées ont été mises en place sur l'ensemble du parc nucléaire d'EDF. Partagez-vous ce constat alarmiste ? Faut-il le nuancer ? À quelle échéance estimez-vous que l'ensemble des mesures post-Fukushima pourront être appliquées ?

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