Intervention de Bernard Doroszczuk

Réunion du jeudi 27 mai 2021 à 8h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Bernard Doroszczuk, président de l'Autorité de sûreté nucléaire :

Une série de questions concerne l'EPR. L'EPR est un projet qui reste complexe et a subi de très nombreux aléas. Ces deux dernières années, un certain nombre d'étapes ont été franchies, par exemple le programme d'essais qui est extrêmement complet. Plus d'un millier d'essais, des essais de performance du réacteur, à la fois en situation normale et en situation accidentelle, ont été déroulés et leurs résultats sont globalement satisfaisants. Un certain nombre d'écarts, de non-conformités, appelleront des modifications de l'installation, avant la mise en service ou juste après, et la réalisation de nouveaux essais de validation. Nous avons autorisé, en octobre 2020, la livraison du combustible neuf. Ce combustible est entreposé dans les piscines du réacteur.

EDF doit réaliser un retour d'expérience sur les réacteurs en exploitation à Taishan, en Chine, et sur le réacteur en phase préalable de mise en service en Finlande. Une corrosion sous contrainte sur les pilotes, c'est-à-dire les tiges des soupapes du circuit primaire, a notamment été découverte sur ce dernier. Cela nécessite des modifications de ces pilotes. EDF travaille sur le sujet. En Chine, diverses anomalies ont été détectées sur la distribution de puissance dans le cœur des réacteurs de Taishan, ce qui nécessite des investigations et des modifications de la part d'EDF, ou en tout cas une vigilance particulière de sa part au moment de la mise en service de l'EPR de Flamanville.

Hormis les soudures, de nombreux sujets sont encore ouverts, et l'ASN ne dispose pas toujours de l'ensemble des éléments de la part d'EDF pour les instruire et donc pour trancher. Il est assez urgent qu'EDF termine ses analyses sur tous ces sujets et en transmette les conclusions à l'ASN, notamment si elle veut tenir l'objectif d'une mise en service fin 2022.

Le sujet le plus important concerne les soudures. Une centaine de soudures du circuit vapeur principal sont concernées par des écarts. EDF a prévu d'en réparer certaines et d'en maintenir d'autres en l'état, après justification. Les procédés de soudage ont été définis. Ils ont fait l'objet d'essais spécifiques et nous avons accepté les propositions d'EDF. Les réparations sont réalisées par lots. À ce stade, treize soudures, sur une cinquantaine du circuit vapeur, ont fait l'objet d'un feu vert de la part de l'ASN. Sept sur treize ont été réparées entièrement, de manière tout à fait satisfaisante, ce qui montre que c'est tout à fait possible lorsque les procédés de soudage et les soudeurs sont qualifiés, ce qui est une exigence minimale.

À la mi-mars, l'ASN n'a pas émis d'objection au démarrage de la réparation des huit soudures de traversée d'enceinte du circuit vapeur. Ce sont les plus difficiles. Ces soudures devront être réparées avec un robot. Nous avons donné notre feu vert. Nous n'avons donc pas d'objection par rapport aux propositions faites par EDF, mais EDF prend la responsabilité du choix de la méthode de réparation mise en œuvre.

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