Sur la complexité croissante des questions à traiter mentionnée dans mon éditorial, un exemple tient justement à l'évaluation de la durée de vie des cuves. Il s'agit de déterminer si, au-delà des démonstrations de sûreté faites à l'origine, il est possible de faire des calculs plus raffinés pour mettre en évidence des marges et finalement exploiter les cuves au-delà de ce qui avait été envisagé au départ. Cela nécessite des calculs plus fins et donc des compétences plus importantes. Un autre exemple de compétences pointues et rares concerne celles dont nous avons besoin pour assurer le contrôle d'installations très spécifiques et uniques, comme ITER.
Nous avons mis en place un processus pour fidéliser et garder plus longtemps nos personnels, en leur proposant des parcours de carrière, de façon à entretenir et développer les compétences en interne. Vous évoquiez un vivier essentiellement constitué de fonctionnaires. Nous essayons de composer au mieux avec les règles et les contraintes qui sont les nôtres. Ce n'est pas toujours évident, mais nous menons toutes les actions nécessaires.
Une autre question concernait le béton des enceintes de confinement. L'enceinte est un composant non remplaçable. Elle participe à la limitation des rejets en cas d'accident grave. Par contre, elle n'est pas un élément aussi dimensionnant, aussi crucial que la cuve par rapport à l'évaluation de la durée de fonctionnement des centrales, parce que nous pouvons améliorer, lorsque c'est nécessaire, l'étanchéité des enceintes en béton en y apposant un revêtement composite. EDF l'a déjà fait sur différents réacteurs. C'est pourquoi nous avons fait ce focus sur les cuves, plutôt que sur les enceintes.