Intervention de étienne Crépon

Réunion du jeudi 15 juillet 2021 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

étienne Crépon, président du Centre scientifique et technique du bâtiment :

. – Le CSTB ne possède pas de pouvoir réglementaire et n'entend pas s'arroger des prérogatives qui ne lui reviennent pas. Il ne lui revient pas de définir les règles qui s'imposent au marché. Ce pouvoir appartient à l'État et aux structures de normalisation dans le cadre du règlement européen sur les produits de construction. Le CSTB ne peut imposer à un acteur économique d'appliquer telle ou telle modalité d'attestation de la performance de ses produits. Cette responsabilité relève de l'Union européenne ou de l'État. En revanche, lorsque le champ réglementaire nous le permet, il nous appartient d'offrir aux acteurs économiques une alternative entre différentes solutions.

Nous avons fait progresser nos connaissances scientifiques pour permettre des mesures in situ scientifiquement robustes, ce qui nécessite de prendre en compte toute la diversité des situations. Nous avons donc défini des protocoles permettant d'assurer la comparabilité et la réplicabilité des tests de produits isolants entre des régions aux climats différents. Or la production d'une information éclairante pour les maîtres d'ouvrage et les particuliers nécessite un nombre de tests in situ très important, ce qui constitue une barrière économique pour des produits à faible valeur ajoutée. Les fabricants réalisent en effet une marge de 1 à 3 % sur les isolants, contre plusieurs dizaines de pour cent pour une voiture. Il n'est pas possible d'effectuer les mêmes tests sur un produit à faible valeur ajoutée que sur un produit à forte valeur ajoutée.

Nous sommes comme vous très interrogatifs sur la solution « magique » des purificateurs d'air mise en avant par les industriels. C'est pourquoi le programme de recherche scientifique que nous lançons comporte une étude de la performance réelle et objectivable de produits ou systèmes présentés comme permettant de traiter les virus ou autres bactéries. Par le passé, nous avons été amenés à travailler sur des dispositifs d'amélioration de la qualité de l'air de type brûleur d'huile essentielle. Les travaux que nous avons publiés en relativisent l'efficacité.

Les travaux réalisés pour le département des Hauts‑de‑Seine portaient sur des classes de collège. Par conséquent, nos préconisations concernent la gestion des flux au sein d'un établissement scolaire.

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