– Pour répondre sur le cas de Priscille Déborah, le problème ne se pose pas pour nous, parce que c'est clairement du côté de la thérapeutique. Il y a assez de garde-fous pour que les technologies les plus avancées permettent de répondre au handicap, ce qui est un facteur d'égalité et de société.
Là où c'est plus dangereux, c'est quand on va au-delà. D'où la question du sens et la question de la régulation, car il y a une nécessité d'encadrer. C'est le domaine, et aussi le problème, de l'éthique car souvent, on constate qu'elle court derrière les avancées technologiques pour essayer de les réguler. C'est là que le travail doit être conduit.
L'un de nos étonnements réside d'ailleurs dans les débats sur la sémantique du progrès, mot qui a puissamment évolué entre les XIXe et XXe siècles. Aujourd'hui, on s'interroge sur le sens de ce mot qui doit faire l'objet de débats citoyens au sens le plus évidemment complexe, c'est-à-dire mondialisé. On fait donc une différence claire entre ce qui est de la logique de la thérapeutique et ce qui est de la logique du débat et du choix de société sur les technologies. Les NTIC ont désormais une telle puissance – que revendiquent d'ailleurs les transhumanistes – qu'elles seront le principal bras armé de ceux-ci pour aller plus loin. Il s'agit d'une transformation fondamentale et nous sommes sémantiquement passés du trans au post humanisme. C'est là où se situe l'enjeu démocratique.