Intervention de Jérôme Lhote

Réunion du jeudi 22 juillet 2021 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Jérôme Lhote :

– On constate depuis la révolution industrielle, depuis 1800, une consommation mondiale d'énergie toujours plus importante, quasi exponentielle, avec une place consacrée aux énergies fossiles, pétrole, gaz, charbon, qui augmente et qui atteint à peu près aujourd'hui 80 % de la consommation d'énergie primaire mondiale.

Pour la France, la consommation énergétique globale est assez stable depuis 35 ans. Elle est elle aussi globalement carbonée, avec une place du nucléaire qui est de 17 %.

Nous avons effleuré ces dernières heures la question climatique. L'enjeu climatique, qui est majeur pour nos sociétés, conduit à deux impératifs : à la fois réduire la consommation d'énergie carbonée et décarboner l'énergie qu'il restera nécessaire de consommer. La France s'est engagée à diminuer de moitié sa consommation d'énergie d'ici à 2050, notamment à travers la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Sur cette moitié restante, 55 % seraient issus d'une électricité décarbonée, sans pour autant que soient définies les parts respectives du nucléaire et des énergies renouvelables. Imaginez ce que pourrait être le monde ou la situation française d'ici 2050, si nous réussissons à atteindre ces objectifs politiques.

Deux secteurs sont grands émetteurs de gaz à effet de serre : le transport et le bâtiment. La bonne nouvelle, c'est que nous pouvons électrifier une partie de ces usages. Évidemment, c'est le véhicule électrique pour le transport ; pour le bâtiment, une partie des usages, notamment le chauffage, pourrait passer à l'électrique quand il reste aujourd'hui parfois du gaz ou du fioul ; la priorité est bien évidemment d'isoler les bâtiments, notamment les logements pour réduire la consommation d'énergie.

Certains autres vecteurs d'énergie, comme l'hydrogène, vont nécessiter beaucoup d'électricité, si on le fabrique par électrolyse. On se pose donc la question suivante : d'où vient cette électricité ? Là aussi, le nucléaire peut avoir une place dans l'électrification des usages.

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