– J'ai compris que la colonne vertébrale de votre rapport était l'acceptabilité. Vous en parliez au début en évoquant la convention citoyenne et à la fin, au moment des recommandations. Je vois deux grandes catégories d'éléments qui peuvent déclencher ou non l'acceptabilité.
Des arguments personnels qui vont concerner chaque individu sollicité pour se positionner sur le sujet, par exemple le consentement à payer, parce que le nucléaire, ça coûte cher – les ENR, ça coûte cher aussi. Tout le monde est-il en capacité de consentir à payer cette facture ? Comme vous l'avez signalé à la fin de votre présentation, c'est aussi le consentement à réduire sa propre consommation. Chacun peut facilement se projeter dans sa capacité à payer et à modifier ses comportements.
En revanche, l'acceptabilité renvoie aussi à des sujets beaucoup plus complexes qui ne concernent peut-être pas tous les citoyens. C'est la gestion des déchets nucléaires, qui est inégalement répartie au niveau territorial, et les risques d'accidents au travers des notions de sûreté et de sécurité nucléaires.
Vous dites que l'acceptabilité doit se faire autour de la co-construction. Si l'on veut avancer, la co-construction passe par une vision partagée. Tant qu'il n'y aura pas une vision suffisamment partagée, il sera difficile de trouver un point d'atterrissage commun. Comment considérez-vous qu'on peut trouver cette vision partagée et converger vers elle, en considérant les différentes dimensions de l'acceptabilité que j'ai évoquées ?