– J'ai eu la chance de faire partie de ce groupe au sein de la promotion IHEST. Si mes camarades le veulent bien, je voudrais revenir sur la première question, qui concernait le manque de données sur le phénomène d'obsolescence programmée.
Le manque de données traduit avant tout une interrogation sur ce que l'on doit et que l'on peut mesurer pour quantifier cette obsolescence programmée. Est-ce qu'il faut identifier des ventes qui seraient « supplémentaires » ? Mais « supplémentaires » par rapport à quelle référence de base ? Est-ce qu'il faut porter le regard sur les déchets supplémentaires qui seraient produits ?
On voit que plusieurs choses peuvent être observées et qu'en parallèle, existent différentes formes d'obsolescence programmée, dont plusieurs sont comportementales, comme l'obsolescence esthétique ou l'obsolescence de péremption. Ces éléments comportementaux font que nous ne sommes pas en capacité de mesurer directement la quantité de déchets « supplémentaires » générés par l'obsolescence. Je me suis rendu compte, par exemple, que les téléphones portables usagés sont souvent stockés bien précisément dans un endroit de la maison, dans un placard, et que finalement, ils ne retournent jamais dans le système. On ne sait donc pas pourquoi une nouvelle vente a lieu, au bout de combien de temps, ni pour quelle raison. Est-ce que c'était une panne, une perte ou un vol ? Tout cela rend un peu compliquée la mise au point d'indicateurs chiffrés, quantifiables et factuels d'obsolescence programmée.