Intervention de Irène Théry

Réunion du lundi 9 septembre 2019 à 18h05
Mission d'information sur l'adaptation de la politique familiale française aux défis du xxie siècle

Irène Théry, directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) :

De nombreux pays ont ouvert l'accès aux origines pour les enfants nés d'un don, à commencer par la Suède en 1984. Or en Suède comme en Suisse, si une chute des dons a été notée pendant l'année qui a suivi l'adoption de cette mesure, cette chute a été rattrapée l'année suivante. En réalité, un changement du modèle de donneur s'est produit. L'on est ainsi passé du donneur à qui l'on disait « vous donnez, vous disparaissez » – l'étudiant en médecine, souvent – à un donneur différent, plus âgé, souvent père de famille, qui donne parce qu'il a conscience de l'importance de cette question. Au Royaume-Uni, où l'accès aux origines a été ouvert en 2005, une augmentation des dons a même été relevée.

Il existe néanmoins un problème d'insuffisance des dons, qui concerne bien davantage en réalité les dons d'ovocytes que les dons de sperme. Il existe aujourd'hui 300 donneurs de sperme en France, pour un pays de 66 millions d'habitants. Je pense qu'aucune difficulté ne se posera en réalité pour les dons de sperme. En revanche, la situation est plus compliquée pour les dons d'ovocytes, mais cela ne tient pas seulement à l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes.

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