Intervention de Christelle Dubos

Réunion du mercredi 24 juin 2020 à 18h00
Mission d'information sur l'adaptation de la politique familiale française aux défis du xxie siècle

Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé :

Vous l'avez dit à juste titre, il y a d'abord le sujet des personnes qui souhaitent avoir des enfants mais qui se demandent comment concilier vie familiale et vie professionnelle. En France, nous estimons qu'environ 150 000 familles n'ont pas accès au travail parce qu'elles n'ont pas de places d'accueil pour leurs enfants. Nous pouvons donc inverser la question et nous dire que ce sont des jeunes femmes qui ont déjà un travail, qui ont fait ce choix d'assurer leur vie professionnelle avant de pouvoir s'engager. L'évolution de la cellule familiale va aussi dans ce sens, notamment avec des mariages plus tardifs. Ce choix est inversé par rapport aux années précédentes.

Nous trouvons une solution pour accompagner les familles en développant l'offre d'accueil du jeune enfant. Je le rappelle, nous avons plus de 1,2 million de places en France, qu'il s'agisse des assistantes maternelles ou des établissements pour les jeunes enfants. Nous avons 450 000 places pour les jeunes enfants et environ 800 000 places d'assistantes maternelles, ce qui fait environ à 1,2 million.

Nous avons fait le choix, dans la convention d'objectifs et de gestion de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) 2018-2022 de rajouter 30 000 places supplémentaires nettes. Nous savons que nous avons des places qui sont détruites avec la fermeture des structures ou l'évolution des structures. Nous parlons donc bien de 30 000 places supplémentaires nettes, pour avoir une augmentation de l'accueil.

Mais je le rappelle, le premier mode d'accueil en France, ce sont les assistantes maternelles. Avant et après le confinement, j'ai travaillé avec l'ensemble des professionnels de la petite enfance, notamment les assistantes maternelles, auprès des maisons d'assistantes maternelles. Nous voyons bien que la crise du Covid-19 a exacerbé les difficultés des assistantes maternelles avec la question de l'isolement, la question du rapport aux parents, la question de se faire connaître des parents.

Toutes ces questions ont été exacerbées par la crise. Nous devons réfléchir à aller plus loin, peut-être à accompagner les professionnels et les collectivités territoriales, dans des structures telles que nous ne les pensons plus. Les crèches familiales peuvent être une réponse intéressante pour les familles monoparentales, les maisons d'assistantes maternelles peuvent être aussi une réponse à l'isolement et à la difficulté d'exercer seul son métier.

Nous avons 30 000 places en crèche collectives, nous avons aussi le déploiement de 1 000 relais assistantes maternelles que nous allons appeler relais petite enfance, qui sont des relais pour les professionnels et pour les assistantes maternelles, pour que les parents puissent trouver la solution et donc accompagner le parent, l'enfant et les professionnels.

Nous travaillons en concertation depuis plus d'un an avec l'ensemble des professionnels de la petite enfance. Nous allons améliorer les conditions d'exercice pour les assistantes maternelles, avec l'accès à la médecine du travail, avec l'accès au chômage dès lors que les parents sont en défaut du carnet vaccinal obligatoire. L'assistante maternelle pourra démissionner et accéder au chômage. Nous avons fait des évolutions au même titre que pour le volet collectif, nous avons fait évoluer les structures, notamment en termes d'accueil et de travaux.

Je crois que nous avons des réponses, mais il faut aussi faciliter la mise en relation entre le parent et les professionnels. C'est aussi tout l'objectif de monenfant.fr. À un instant T, il est possible de voir quelles sont les places disponibles pour faire garder son enfant.

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