Je suis gêné pour vous répondre s'agissant des réseaux sociaux, parce que nous n'avons pas beaucoup de travaux sur le sujet. Les députés s'y investissent beaucoup, ce qui leur pose parfois de vrais problèmes de logistique. Une députée me racontait qu'elle avait multiplié les interactions par mail avec les habitants de sa circonscription, mais cela devient ingérable. Les actions sur les réseaux sociaux consistent plutôt à reproduire des interventions, débattre, informer. Mais leur impact est difficile à évaluer, et très honnêtement, je ne maîtrise pas assez le sujet pour m'avancer.
Vous émettez l'hypothèse, que je trouve très intéressante, que nous serions passés d'une proximité-ancrage à une proximité « vraie vie ». Sur ce point, j'ai quelques réserves. Tout d'abord, si l'on s'attache à la composition sociale de l'Assemblée nationale, on ne peut pas dire que le renouvellement de la vie politique parlementaire se soit manifesté par une amélioration de la représentativité sociale des députés, pas du tout. Les travaux de Sébastien Michon et Luc Rouban, qui ont étudié les origines sociales des députés, montrent que nous sommes toujours dans les catégories très supérieures. Il n'y a pas plus d'ouvriers dans l'Assemblée nationale qu'avant, plus beaucoup d'enseignants…