Si on part de l'idée qu'il n'y a finalement pas besoin de race pour qu'il y ait des phénomènes racistes s, mais plutôt des manifestations qui sont sociologiques, culturelles et religieuses, ne pourrait-on pas dire d'une façon très schématique que c'est la transformation sociale qui pourrait faire évoluer notre société ?
J'étais assez persuadée que, pour sortir d'un certain nombre de ces problématiques, il fallait qu'on ait la connaissance de l'autre et de sa culture. J'avais travaillé sur une mission sur la radicalisation et, pour pouvoir combattre la radicalisation, encore faut-il savoir de quoi on parle et être au fait de ce qui constitue ce phénomène. Cela me paraissait donc très important de travailler sur la transmission et la connaissance. Mais si on prend l'antisémitisme et la Shoah par exemple, ne se heurte-t-on pas au fait que la leçon de l'histoire n'est jamais suffisante ?
Enfin, au sujet des questions posées par l'antisémitisme et l'antisionisme, ne nous manquerait-il pas finalement un mot pour parler de la position de ceux qui critiquent fortement la façon dont l'État d'Israël se comporte, qui ne sont absolument pas des antisémites mais, au contraire, des gens qui défendent des valeurs universelles ? Ne bute-t-on pas tout simplement sur le fait que nous n'avons pas de mots pour définir cette chose un peu particulière ? L'histoire Israël-Palestine est tellement particulière que nous aurions peut-être besoin d'un troisième mot qui définirait ce troisième concept et qui nous éviterait de tomber dans le piège dans lequel la proposition de résolution portée par M. Sylvain Maillard a failli nous faire tomber.