Intervention de Florent Boudié

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2017 à 9h30
Questions orales sans débat — Ligne de ter libourne-bergerac

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorent Boudié :

Madame la ministre chargée des transports, alors que la SNCF a lancé le 1er juillet dernier la ligne à grande vitesse qui met Bordeaux à deux heures de Paris, les conditions de circulation sur la ligne de TER Bordeaux-Libourne-Bergerac-Sarlat ne cessent de se dégrader pour les 700 000 voyageurs qui l'utilisent chaque année et pour les communes desservies, notamment celles de Castillon-la-Bataille et de Sainte-Foy-la-Grande.

La vétusté de cette ligne est telle que la SNCF envisage d'en cesser l'exploitation dès le printemps 2019 si aucune rénovation n'est engagée d'ici là. Ce serait un drame territorial – et croyez bien, madame la ministre, que le terme n'est pas galvaudé.

Ce serait un drame parce que les territoires concernés relèvent de cette France périphérique qui a tant souffert depuis dix ans. Je vous invite, madame la ministre, à consulter les indicateurs socio-économiques des communes rurales que je viens de citer : toutes ou presque figurent parmi les plus pauvres de France.

Ce serait aussi une forme d'hérésie : comment comprendre que la survie de la ligne de TER reliant Bordeaux à Sarlat soit remise en cause alors même que l'agglomération bordelaise, « boostée » par sa ville-centre, subit une asphyxie routière sans précédent et sans maîtrise ? La rénovation de cette ligne n'est pas seulement une priorité locale : c'est aussi une priorité pour une métropole peu à peu encalminée par la surchauffe de ses infrastructures routières.

Pour les voyageurs, la réalité est dure : près de trois heures de trajet pour parcourir 170 kilomètres, et des temps intermédiaires qui ruinent l'attractivité de la ligne et qui freinent la mobilité des personnes concernées, souvent en grande difficulté sociale.

Consciente de l'urgence, la Nouvelle-Aquitaine a intégré la rénovation de la ligne au dernier contrat de plan État-Région pour 45 millions d'euros, première tranche d'une régénération complète estimée, à l'époque, à 74 millions d'euros. Mais une nouvelle étude de SNCF Réseau, rendue en juin dernier, a assombri nos perspectives en portant le montant de la facture à 91 millions d'euros, ce qui met en péril le projet de modernisation, donc la ligne elle-même.

L'équation est simple, madame la ministre. La première tranche de travaux de 45 millions d'euros est financée : la région a confirmé ses engagements, les collectivités infrarégionales – dont des intercommunalités parfois très modestes – apportent près de 7 millions d'euros et le financement de l'étude d'avant-projet sommaire vient d'être garanti par la Nouvelle-Aquitaine : il représente au total 1,9 million d'euros, une somme que la région et l'État se partageront à égalité. Mais les surcoûts révélés par SNCF Réseau bloquent aujourd'hui toute avancée.

Madame la ministre, pouvez-vous garantir que la ligne Bordeaux-Libourne-Bergerac-Sarlat ne fermera pas et que l'État sera au rendez-vous d'un enjeu d'aménagement vital, prioritaire pour un territoire en souffrance dont l'avenir passe sans aucun doute par le développement de la mobilité ferroviaire ?

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