Nous continuons nos auditions dans le cadre de la mission d'information de la Conférence des présidents sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter. Nous entendons des universitaires issus de différentes disciplines pour nous approprier des connaissances scientifiques afin d'analyser et de combattre ce phénomène ou ces phénomènes qui émergent et se développent selon plusieurs influences à travers les siècles. Ces universitaires ont pour point commun d'avoir travaillé sur les questions de racisme, d'antisémitisme et d'histoire.
Nous avons maintenant l'honneur d'accueillir M. Hervé Le Bras qui est démographe, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), chercheur émérite à l'Institut national d'études démographiques (INED). Vous êtes aussi titulaire de la chaire « Territoires et populations » du Collège d'études mondiales de la fondation Maison des Sciences de l'homme. Votre dernier ouvrage, paru en 2019, s'intitule Se sentir mal dans une France qui va bien. Nous accueillons également M. Jean-Christophe Dumont, économiste, chef de la division des migrations internationales à l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui a publié des ouvrages sur les migrations et leur impact économique ainsi que sur l'intégration. Nous accueillons enfin M. Cris Beauchemin, géographe, directeur de recherche à l'Institut national des études démographiques (INED), qui a notamment codirigé l'ouvrage Trajectoires et origines : enquête sur la diversité des populations en France en 2016. Une nouvelle enquête est actuellement en cours.
Vous êtes tous d'éminents spécialistes de la géographie, du peuplement, des mouvements migratoires, ainsi que des politiques de migration, d'intégration et de lutte contre les discriminations. Vous avez produit un certain nombre d'analyses et votre propos liminaire nous permettra, je pense, de comprendre comment les sciences qui sont les vôtres permettent d'appréhender la question du racisme et de proposer des solutions pour le combattre.
Je donne tout d'abord la parole à Mme la rapporteure Caroline Abadie et je vous propose de vous répartir ensuite les interventions liminaires.