Ce que les chercheurs utilisent avait beaucoup intéressé Louis Schweitzer quand il présidait la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) avant son absorption par le Défenseur des droits. La HALDE avait d'ailleurs été l'un des financeurs de l'enquête TeO. Cette enquête n'a jamais été financée par le ministère de l'intérieur. Ils ont toujours refusé et ce sont les affaires sociales, la HALDE et d'autres agences qui l'avaient financée.
L'idée centrale est l'hétéro-perception : « comment pensez-vous être perçu par autrui ? » Ce n'est pas : « êtes-vous noir ? » Ce n'est pas cocher une case. Le Conseil constitutionnel a refusé l'idée de ce référentiel à l'américaine, ou à la britannique, qui serait imposé à la population, et qui est totalement exclu partout ailleurs en Europe continentale. Mais en revanche il est possible de demander : « comment pensez-vous être perçu ? » ou « pensez-vous que c'est cela qui vous vaut d'être discriminé dans telle et telle circonstance ? », etc. Cela constitue l'essentiel selon moi. Si l'on s'intéresse aux discriminations raciales en posant toutes les questions, sauf celles liées à la prétendue race, c'est quand même paradoxal. Il faut que l'on puisse interroger les personnes en relation directe avec le sujet, mais par le biais de l'auto-hétéro-perception.