Si nous mettons à disposition énormément d'informations, nous ne savons pas bien toujours l'usage qui en est fait. Nous essayons d'utiliser différents canaux de diffusion : outre la mise en ligne, les conférences de presse nous permettent de donner un écho plus important aux ouvrages plus élaborés, car le but est qu'ils soient utilisés et que les acteurs s'en saisissent et se les approprient.
Le Conseil national de l'information statistique (CNIS) est un lieu d'échange et de débat qui permet aux utilisateurs de statistiques de nous adresser des demandes, et dans l'enceinte duquel nous présentons nos travaux. Il comprend notamment des représentants des syndicats, des associations d'élus et des parlementaires qui peuvent ainsi être acteurs de l'appropriation, de la diffusion et de l'utilisation de ces résultats.
Rien ne s'oppose juridiquement à ce que soit insérée dans le questionnaire du recensement une demande sur le lieu de naissance et la nationalité des parents ; cela nous est d'ailleurs régulièrement suggéré. Ce document doit toutefois répondre à des critères stricts. Si 60 % des personnes répondent en ligne, 40 % utilisent encore le papier, ce qui implique que le questionnaire ne soit pas trop long. En outre, nous recevons de nombreuses demandes d'ajouts sur des thèmes très variés, tels que la santé ou le handicap, sur lesquelles il nous est difficile d'arbitrer. Un groupe de travail du CNIS avait compilé l'ensemble de ces demandes voilà quelques années, et le questionnaire évolue au fil des années. Les suggestions dépassent toutefois, et de loin, le format du document. Le questionnaire étant auto-administré (les particuliers ne sont pas face à un enquêteur), il doit être facile à remplir. Nous avons également besoin d'un taux de réponse très élevé pour pouvoir calculer à un niveau fin les populations légales de l'ensemble des communes françaises ; il est actuellement de 96 %. Toutes ces considérations pratiques poussent à être parcimonieux quant aux demandes retenues.
J'ajoute que le groupe de travail du CNIS sur l'évolution du questionnaire du recensement avait mis en garde contre la multiplication des questions sur les origines, qui ancrent trop la personne dans le passé, alors que l'enquête porte davantage sur la situation présente et vise à orienter les politiques publiques.