Comment faire pour lutter contre ces stéréotypes dans un débat public qui s'enlise en raison d'une absence de nuances et dans un relativisme généralisé ? Toutes les paroles se valent aujourd'hui et les spécialistes sont discrédités. On demande finalement au législateur de poser des jalons mais, plus on met de jalons, moins on fait de nuances et moins on laisse au juge la possibilité d'interpréter. Il y a là une sorte de paradoxe qui me semble difficile à résoudre.
En tant que politiques pour ce qui nous concerne – mais cela concerne plus généralement toutes les personnes qui sont amenées à prendre la parole dans le débat public, donc vous en tant que philosophe –, nous sommes aujourd'hui dans une sorte de difficulté qui interroge, au-delà du racisme, les modalités d'expression dans notre démocratie. Je voudrais avoir votre vision, en tant que philosophe, sur la manière dont la parole publique est galvaudée en particulier pour ce qui touche au racisme.