Intervention de Évelyne Heyer

Réunion du mardi 8 septembre 2020 à 15h00
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Évelyne Heyer, biologiste, spécialiste de l'anthropologie génétique, professeure, directrice de l'unité d'Eco-Anthropologie au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), co-commissaire de l'exposition « Nous et les autres, des préjugés au racisme » au Musée de l'Homme à Paris, membre du conseil scientifique de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) :

. Oui, les mariages mixtes ont des conséquences positives. L'enquête Trajectoires et Origines examine d'ailleurs non seulement les mariages, qui sont une manière de mesurer les mélanges, mais aussi les réseaux amicaux, qui sont aussi très mixtes.

Sur le sentiment de racisme en France, ce que j'appelle « le paradoxe de Tocqueville » compte beaucoup : plus vous vous rapprochez d'une société idéale que vous voulez atteindre, c'est-à-dire non raciste sans déni d'égalité, plus vous avez un fort ressenti. D'ailleurs, les enquêtes montrent bien, et à juste titre, que ce sont les enfants ou petits-enfants d'immigrants qui font des études et qui sont donc d'autant plus sensibles au déni d'égalité qu'ils peuvent recevoir en fonction de leur origine et qui est certainement beaucoup plus insupportable pour eux que pour leurs grands-parents ou parents. Cet aspect-là fait d'ailleurs progresser. Ce sont des faits, des statistiques, et je pense que notre société est beaucoup moins raciste qu'elle ne l'était pour nos parents ou grands-parents.

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