Mes chers collègues, nous sommes réunis dans le cadre de la mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter, convoquée à l'initiative de la Conférence des présidents.
Je remercie monsieur Kamel Daoud de sa présence. Monsieur, vous êtes écrivain algérien, francophone et écrivez en langue française. Nous vous avons convié car nous aurions beaucoup à apprendre de votre regard à notre avis lucide sur l'islam. Notre mission n'a pas vocation à traiter des questions liées à la laïcité ou à l'islam ; néanmoins, lorsque nous abordons le sujet du racisme dans notre pays, nous sommes forcément confrontés à la question de la place des religions et à la confusion souvent opérée entre les communautés religieuses et les communautés d'appartenance ou d'origine, de manière à créer des formes de racisme.
Votre intervention fait suite à deux auditions très intéressantes qui se sont tenues hier : celles de messieurs Georges Bensoussan et Olivier Roy qui, chacun à leur manière et avec leur vision des choses, ont pu aborder ces questions. Ils ont développé leur vision du concept très discuté de la laïcité ainsi que de l'intégration des populations immigrées, et il est rare que, dans les auditions réalisées par la mission d'information, la question migratoire ne soit pas évoquée.
Monsieur Kamel Daoud, votre prise de position courageuse à la suite des agressions du Nouvel an de 2016 à Cologne avait beaucoup marqué. Vous aviez dénoncé les violences commises contre les femmes, majoritairement par des immigrés en provenance d'Afrique du Nord, en montrant que ces agressions n'étaient pas sans lien avec l'islamisme. Cette prise de position vous a valu une polémique, des critiques, des accusations d'islamophobie. Il vous sera sans doute possible de revenir sur ce terme au cours de notre audition. À cet égard, monsieur Olivier Roy nous indiquait hier que le terme était peu rigoureux, mais qu'il ne le choquait pas.
Nous vous entendrons également sur la manière d'améliorer la lutte contre les dérives du communautarisme, du repli identitaire, tout en garantissant le respect des origines, et des croyances, de chacun, conformément aux principes de la République.