. Vous nous avez interrogés sur la fonction de role model, ce qui me donne aussi l'occasion de revenir sur le collectif qu'est le club. Avec ses 300 membres extrêmement engagés, le club s'inscrit dans une dynamique de role models. Cela est utile car elle offre une possibilité de discuter et de partager des expériences, y compris autour de moments qui ne correspondent pas à des réussites. Certains connaissent des parcours fulgurants, d'autres des parcours moins linéaires. Cette dimension est importante et constitue l'organisation et le fonctionnement même de notre vivier de membres.
La question de la diversité constitue dans le fond un sujet systémique. Ce qui signifie que les réponses, y compris en termes de projets, doivent être systémiques. Pour avancer, savoir ce que l'on fait et opter pour des choix éventuellement pertinents, il faut savoir se situer : d'où le baromètre. La diversité d'origine, sujet au cœur du club, est finalement très peu mesurée en France. Il existe toutefois quelques mesures, notamment l'étude « Trajectoires et origines » menée par l'Institut national d'études démographiques (INED) et par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), qui donne des éléments de mise en perspective pour faire le lien entre trajectoires et origines.
Le monde du travail est l'un des piliers de ressources d'épanouissement personnel. C'est aussi un axe majeur en termes de représentations dans la société. Dans le monde de l'entreprise aujourd'hui, il n'existe pas de mesure de la diversité, en dehors du baromètre qui a été initié par le club. Nous allons en parler, mais nous profitons d'être entendus à l'Assemblée nationale pour soulever cette réflexion : il existe pourtant des outils simples et respectueux du cadre républicain. Le Club XXIe siècle est résolument porté et animé par des valeurs républicaines. La capacité à mesurer constitue un point de départ incontournable pour dépasser le stade des perceptions.
Dans les petites comme dans les grandes entreprises, savoir « où l'on en est » est un préalable indispensable au changement. Le baromètre peut être adossé à des éléments de performance – comme nous l'avons évoqué tout à l'heure dans le domaine de l'égalité femmes-hommes – et nous pouvons aussi l'adosser à une logique de progression. Il ne s'agit pas de se contenter d'un baromètre à un instant « T » mais de poser un socle et s'inscrire dans une logique de progression. Le fait de nommer est aussi une manière d'identifier le sujet, voire de le prioriser.
Le dernier baromètre réalisé par le club date de 2017. Il en ressort un constat assez simple. Le chiffre le plus parlant est le suivant : 1 % des administrateurs des conseils d'administration du CAC 40 et des comités exécutifs sont d'origine non européenne. Nous n'entrons pas dans la distinction entre « occidentaux » ou « non occidentaux », mais ce chiffre montre la faible diversité de ce que l'on estime être le sommet ; et nous insistons sur le sommet parce qu'il est révélateur de l'importance accordée à la question. Ce qui se produit au sommet produit un effet d'entraînement qui permet de faire bouger les choses.