Au lieu de proposer une approche répressive centrée sur le retrait des contenus, nous pourrions tenter de prévenir les causes de la haine en ligne et de susciter des changements de comportements. Dans l'avis formulé par la CNCDH, nous avons renouvelé nos vœux afin qu'un plan d'action national sur l'éducation et la citoyenneté numérique soit créé, l'objectif étant de sensibiliser les enfants à un âge précoce à ces questions. Nous préconisons également la mise en place d'une instance qui aurait un pouvoir à la fois répressif et préventif contre les contenus illicites (propos haineux et fake news ). La démarche de prévention sera favorisée par une compréhension des déterminants sociaux, psychologiques et technologiques à la production de contenus haineux. Au-delà du cadre national, nous appelons également de nos vœux une coordination entre les États, au sein de l'Union européenne et au niveau international.
En ce qui concerne l'intersectionnalité, nous manquons de données concernant le monde du travail. Nous avons des difficultés à distinguer les phénomènes qui relèvent d'une discrimination envers les femmes par rapport aux barrières que les femmes s'imposent parfois à elles-mêmes dans l'accès à certains métiers ou dans leur progression de carrière. Ainsi, des femmes peuvent ne pas se sentir particulièrement discriminées ou ne pas en avoir conscience. Nous pourrions aussi chercher à comprendre pourquoi les femmes ont tendance à délaisser certaines filières professionnelles et à être surreprésentées dans d'autres. Des enquêtes sont menées sur ces sujets, mais nous ne disposons pas encore de données suffisantes.