Le scandale du chlordécone a des conséquences sanitaires pour les personnes qui ont travaillé dans les champs. Plusieurs plans chlordécone se sont succédé depuis des décennies en Martinique et en Guadeloupe. Ces politiques sanitaires sont la manifestation de la réponse de l'État.
S'agissant de la réparation directe des conséquences de l'esclavage – que le CRAN demande –, de grandes figures du paysage intellectuel français l'ont récusée, notamment Aimé Césaire ou Christiane Taubira. Il est difficile de rattacher des actes s'étant déroulés il y a 300 ou 400 ans à la réparation directe des personnes intéressées. Le temps écoulé, le métissage et la complexité des liens familiaux rendent très hasardeuse – voire impossible – toute réparation fondée sur le nombre de grands-parents ou d'arrière-grands-parents soumis en esclavage. D'autres choses peuvent être faites, comme le suggéraient Aimé Césaire et Christiane Taubira, notamment en termes d'égalité territoriale. L'esclavage et la colonisation ont laissé des traces historiques dans les sociétés guadeloupéenne, martiniquaise ou guyanaise, et il est possible d'y répondre par des actions économiques plutôt que par l'indemnisation d'un préjudice direct individuel.