Intervention de Mathieu Gallard

Réunion du mardi 29 septembre 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Mathieu Gallard, directeur d'études du département affaires publiques d'Ipsos :

Même si elles étaient autorisées, je ne vois pas en quoi les statistiques ethniques pourraient nous servir. Nous sommes libres de poser des questions permettant de préciser la religion ou l'origine des personnes interrogées, tant qu'aucun fichier n'est constitué permettant de retrouver les noms, et les personnes interrogées acceptent généralement de répondre à ces questions.

Grâce aux fichiers de l'INSEE, nous pouvons qualifier les communes dans lesquelles résident les personnes interrogées. L'INSEE communique par exemple, pour chaque commune, le pourcentage de personnes immigrées ou nées à l'étranger. Globalement, le rejet de l'immigration est d'autant plus fort dans les communes comptant un très faible taux d'immigrés ou de personnes nées à l'étranger. Ces observations sont intéressantes, mais elles ne sont pas directement liées à des statistiques ethniques.

Nous ne possédons pas d'éléments concernant le racisme anti-asiatique lié à la crise sanitaire. Nous menons en revanche une enquête pour le CRIF qui permet de relever toutes les interventions antisémites sur les réseaux sociaux. Au début de la crise sanitaire, nous avions noté un déclin très important du nombre de propos antisémites. Puis, on est revenu rapidement au niveau d'expression habituel de ces préjugés qui concernent le pouvoir des juifs, leur présence dans les médias et leur influence financière.

La faible mobilisation des Français concernant la question du racisme est nettement visible dans le baromètre de la CNCDH. Depuis la fin des années 1980, nous interrogeons les Français sur leur préoccupation vis-à-vis du racisme et de l'antisémitisme. Elle se trouve tout en bas du classement. Néanmoins, à la question « est-ce que la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et contre les préjugés envers les musulmans doit être une priorité d'action pour les pouvoirs publics », une nette majorité nous répond par l'affirmative.

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