Intervention de Caroline Abadie

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 11h00
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Abadie, rapporteure :

Merci, monsieur le ministre, d'être venu personnellement devant notre mission d'information. Comme le disait le président, quasiment toutes nos auditions nous ramènent à l'importance de l'éducation : elle est à l'origine de tous les parcours, mais participe aussi à la construction des stéréotypes et des préjugés. Nous avons auditionné la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), et nous savons donc qu'un cadre d'action a été mis en place sous votre autorité. Nous aimerions d'ailleurs que vous nous donniez quelques détails à ce propos. Nous savons à quel point il est difficile de faire bouger les choses : l'éducation nationale est un gros paquebot, auquel on ne peut pas faire changer de cap rapidement.

Grâce aux auditions que nous avons menées, nous avons établi une typologie des différentes sortes de racisme qui gangrènent notre société.

La première forme est, en définitive, toute simple : elle est fondée sur la croyance en l'existence de races. Elle se traduit par des propos et des actes pour lesquels la réponse est avant tout d'ordre judiciaire et pénal.

La deuxième forme de racisme consiste dans les préjugés et stéréotypes, que nous essayons d'ailleurs d'alléger de leur charge morale, car, en dernière analyse, force est de reconnaître que nous en avons tous au fond de nous. Même si nous luttons contre eux parce qu'on nous a dit qu'il n'était pas bien d'en avoir, ces préjugés peuvent persister. Ils se manifestent de diverses manières dans la société. Contre cette forme de racisme, l'école peut jouer un rôle fondamental, en favorisant la coopération, l'échange et la connaissance de l'autre, pour aboutir à une meilleure acceptation des différences et de la diversité.

La troisième forme consiste dans ce que d'aucuns appellent le « racisme institutionnel », comme le disait Robin Reda. Cette expression est revenue très souvent dans les auditions ; nous avons essayé de ne pas nous en offusquer à chaque fois, mais plutôt de comprendre ce qu'il y a derrière. Certains chercheurs nous ont expliqué que c'était une discrimination probablement produite par les institutions mais de façon totalement involontaire, et qui crée chez ceux qui en sont victimes le sentiment qu'il s'agit de racisme. À cet égard, et pour ce qui concerne votre ministère – car on pourrait aussi évoquer le logement, ou encore l'accès à l'emploi –, nous allons peut-être parler d'orientation et de carte scolaire : nous souhaitons vous entendre sur ces questions.

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