Intervention de Buon Tan

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 11h00
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBuon Tan :

Merci, monsieur le ministre, de marquer par votre présence l'intérêt que vous portez au sujet sur lequel nous travaillons.

Ce que vous avez dit est tout à fait vrai : il faut continuer à travailler, mais beaucoup a déjà été fait. Des parents d'élèves me disent qu'ils voient une amélioration depuis quelque temps, même si tout n'est pas parfait – beaucoup d'entre eux ne savent pas comment signaler certains faits ou certaines réactions. Il faudrait un dispositif très simple, comme un numéro de téléphone ou un site internet. Les gens ne savent pas quoi faire et n'osent pas aller parler au directeur ou au proviseur lorsque leur enfant est victime de racisme.

La prévention est très importante. Le meilleur bouclier est sans doute la connaissance mutuelle des cultures, le partage. Quand des gens participent aux fêtes, aux événements qui sont organisés, ils s'approprient une partie de la culture des autres, et cela permet de désamorcer beaucoup de problèmes.

Le maintien d'une double culture grâce à la maîtrise de la langue est essentiel. Le 13e arrondissement de Paris accueille la filière internationale de langue chinoise depuis onze ans. Nous avons un peu essuyé les plâtres dans ma circonscription, mais c'est une vraie réussite aujourd'hui. Il y a beaucoup de demandes. Les enfants s'épanouissent en chinois, les professeurs disent qu'ils font des progrès en mathématiques, en partie enseignées dans cette langue, et on observe un regain d'intérêt pour l'école en général. Maintenant qu'on sait comment le système fonctionne, on pourrait l'appliquer un peu partout.

Avoir des manuels qui évoquent des cultures différentes peut aussi aider à mieux prendre en compte les différences et à mieux partager notre histoire commune. Le Président de la République a rendu hommage aux travailleurs chinois lors du centenaire de la Première Guerre mondiale. Vous ne pouvez pas imaginer les retours que j'ai eus de la part de leurs descendants… Les anciens – les parents et les grands-parents – étaient très fiers que leur famille ait contribué, même si c'était à un tout petit niveau, à l'histoire de France, et il y avait aussi le soulagement d'être enfin reconnu, un siècle plus tard. Du côté des enfants, le sentiment d'appartenance à la France s'est renforcé.

Je ne connais pas beaucoup de pays qui permettent à un enfant arrivé en tant qu'apatride de devenir député, après être allé à l'école de la République. On critique beaucoup, mais peu de pays peuvent se vanter d'avoir un système aussi efficace que le nôtre. Pour ma part, je dis bravo !

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