Nous pourrions imaginer qu'un lieu patrimonial spécifique soit dédié à l'histoire de la colonisation. Nous comprenons les souhaits exprimés avec talent par Pascal Blanchard.
Une autre option pourrait consister à s'emparer de la totalité de notre histoire, dans ses ombres et ses lumières, dans toutes nos institutions culturelles existantes. Quand le musée d'Orsay a proposé une exposition sur l'image du Noir dans les collections, le public était au rendez-vous. Il s'agissait d'une manière de réinterroger l'histoire de l'art. L'institution était à sa juste place en entreprenant ce travail de réinterprétation, de réécriture et de relecture de ses propres collections.
Nous pouvons aussi nous interroger sur l'avenir et sur la manière de donner aux jeunes créateurs d'art contemporain la place qu'ils méritent dans les institutions, au-delà de la réflexion sur un passé parfois douloureux. La programmation du Centre Pompidou montre que les efforts sont nécessaires. Celle du Palais de Tokyo laisse, quant à elle, à penser que cette place commence à se libérer, ce qui est porteur d'espoir pour la jeune génération.