. Vous évoquiez le rêve d'universalité : il se confronte à de bien tristes réalités, liées à l'histoire de la France et d'un certain nombre d'anciennes colonies, comme l'Algérie. Nous assistons encore et toujours, comme vous dites, à un « règlement de compte historique » permanent. La situation perdurera tant que les choses ne seront pas dites pour celles et ceux qui ont vécu cette tragique histoire entre la France et l'Algérie, alors même que les Français de deuxième ou troisième génération n'ont plus rien à voir avec cette histoire.
Je sais que vous êtes persuadé que cette affirmation de soi, de ses valeurs et de sa double culture est absolument nécessaire. Une partie de la société renvoie une image qui n'est pas forcément positive. Vous êtes relativement optimiste ; je le suis également, mais je le suis de moins en moins. Comment concilier l'aspiration d'une partie de notre société à l'assimilation, quitte à nier une certaine part d'eux-mêmes, et l'aspiration de certains à la double appartenance, à la préservation de la « double culture », qui est extrêmement difficile à inscrire dans le paysage de notre société ?