. Je vous remercie. Avant de laisser la place à l'échange avec nos collègues, j'aimerais poser une première question qui m'est inspirée par votre position très franche, Madame Charaï, concernant l'absence, selon vous, de racisme d'État, même si des discriminations pouvaient subsister ou être ressenties comme telles.
Je m'interroge sur cette défiance envers les institutions, en lien avec le développement d'un discours victimaire, notamment lorsque les collectivités territoriales ont un rôle de contrôle et de répression. Je pense à trois sujets qui vous concernent, les uns et les autres.
S'agissant des communes, je pense au rôle des polices municipales – on parle beaucoup des relations entre la population et la police, souvent en ciblant la police nationale qui a pourtant des consignes nationales et un système de contrôle rodé et souvent sévère, les polices municipales étant plus inégales dans leur pilotage et leur contrôle. Le maire de Sarcelles, représentant de l'AMF, peut-il nous éclairer sur le rôle de la police municipale et ses relations avec les citoyens et éventuellement, les accusations qui peuvent être portées contre elles ? Sa proximité permet-elle, au contraire, d'effacer cette distance et cette tension à l'égard des forces de l'ordre nationales ?
En ce qui concerne des départements et des régions, je pense au contrôle de la fraude au revenu de solidarité active (RSA) ou dans les transports, qui sont toujours des moments de tension et de contacts avec les usagers.
Le développement de ces discours victimaires, de cette essentialisation parfois revendiquée par certaines personnes, empêche-t-il les institutions de faire correctement leur travail de surveillance, de contrôle, de répression ?
Sentez-vous une montée de ces discours et de cette tentation d'échapper au devoir sous prétexte d'une discrimination, qui peut par ailleurs parfois exister ?