. Je voudrais revenir sur la question de la Shoah. J'ai sous les yeux le texte écrit par M. Taguieff dans le recueil de M. Bensoussan, qui s'intitule Une France soumise, dans lequel il évoque la « compétition des mémoires ». Il écrit notamment : « une compétition frénétique pour occuper la première place sur l'échelle des mémoires victimaires mobilise des groupes ethnicisés qui, mus par le ressentiment et une forme singulière de jalousie, en viennent, pour réaliser leurs objectifs, à mettre en doute la réalité de la Shoah, à la relativiser à divers égards, voire à la nier. »
Vous avez parlé de la difficulté d'enseigner la Shoah dans les établissements scolaires Que répondez-vous aux intellectuels, à ceux que nous avons reçus dans cette mission d'information, qui laissent entendre que le devoir de mémoire dominant sur la question de la Shoah générerait du ressenti sur les autres mémoires que l'on a plus de mal à faire entendre ou à enseigner ?
Nous avons même entendu qu'il était peut-être contre-productif de vouloir enseigner « à l'excès » la Shoah ou de ramener régulièrement le discours mémoriel essentiellement à la Shoah, au motif que cela faisait plus de mal qu'autre chose aux juifs de France. Je précise que je ne fais que restituer des propos entendus ici, y compris de la part de personnes qui ont consacré leur vie à la lutte contre l'antisémitisme.