. Les logements que nous gérons sont le produit d'une mixité entre logements sociaux, accessions et locations. D'ailleurs, à titre personnel, j'habite un de ces quartiers.
La construction juridique initiale est faite pour isoler totalement les immeubles relevant du secteur social de ceux qui relèvent du marché privé. Au fond, il s'agit de faire une mixité, sachant que, juridiquement, la collaboration est très faible, portant tout au plus sur une association. Or la mixité sociale n'est pas un problème, pour peu qu'elle soit bien structurée sur le plan juridique. Mais il y a beaucoup d'efforts à faire sur ce point.
La mixité sociale, beaucoup en parlent et peu la souhaitent. De plus, on ne capitalise jamais sur les réussites de mixité sociale. Or il en existe.
De ce point de vue, il existe une forte différence entre les bailleurs sociaux et les gestionnaires de parcs privés. Cela apparaît notamment en cas de problème, car nous, les syndics, sommes immédiatement sollicités par nos copropriétaires, avec une très forte pression. Or nous avons, en face de nous, un interlocuteur qui n'a absolument pas le même ressenti ni la compréhension de notre problème. Il en résulte un important décalage entre, d'un côté, beaucoup d'émotionnel, et de l'autre, beaucoup de détachement et d'impuissance. Nous devons y travailler. Dans le cas contraire, les modèles de mixité sociale tels qu'ils ont été conçus grâce aux différents dispositifs fiscaux sont voués à l'échec.
Dans ces ensembles qui regroupent parfois cent logements, nous avons commis une erreur fondamentale : supprimer les gardiens et concierges, pour des questions de coût. Je pense qu'il faut les rétablir dans nos immeubles où il y a de la mixité et que leur charge soit supportée par l'intégralité des copropriétaires. En effet, en termes de surveillance et de présence, ce personnel de plus en plus qualifié peut fluidifier les relations.