Vos enquêtes sont le reflet d'une société qui porte très peu plainte. Dans la chaîne pénale, le taux de plainte est très inférieur au nombre d'insultes ou d'actes racistes vécus au quotidien.
Je reviendrai sur le sujet de la chaîne disciplinaire en milieu scolaire. Le travail que j'ai mené sur la cyber-haine me laisse penser que le directeur et les organes qui travaillent avec lui sur la médiation ou la sanction disciplinaire sont impuissants face aux conflits entre élèves sur les réseaux sociaux. Je considère que le chef d'établissement devrait pouvoir se saisir de ce type de conflit qui relève de la projection de l'établissement dans les réseaux sociaux. Pouvez-vous me dire si cela arrive ?
Je ne remets pas en cause la mixité sociale, mais je lisais dans une étude de l'INJEP intitulée De la discrimination aux attitudes protestataires ? Enquête dans les lycées populaires, parue en 2018, que des jeunes issus de la diversité qui arrivent dans un lycée de centre-ville ressentent davantage de discriminations, par la comparaison des moyens dont disposent leurs familles dans l'accès au sport et à la culture par rapport à leurs camarades. La discrimination s'arrête-t-elle là, ou observe-t-on des actes racistes ?
Nous avons entendu les professeurs d'histoire-géographie, qui sont très sollicités sur ces sujets. Ils s'organisent au sein d'associations pour enrichir leurs contenus et les partager avec des collègues moins armés qu'eux. Ils mettent en place une formation continue volontariste, en plus des outils fournis par l'éducation nationale. Comment les professeurs des autres matières, comme un professeur de science qui verrait la théorie de l'évolution remise en cause, sont-ils armés pour parler d'esprit critique à leurs élèves ?