Je commencerai par le dernier point, qui est un sujet de fond. Tous les professeurs sont légitimes pour en parler, car de nombreux sujets peuvent faire l'objet de contestation, comme l'évolution ou la sexualité. Ils y sont confrontés dès l'école primaire. Pour les accompagner, un travail sur le long terme et en équipe est indispensable. Il faut tout d'abord rappeler aux élèves le droit et appliquer les sanctions face aux actes inappropriés, et leur expliquer la différence entre la croyance et les faits scientifiques, les amener à adopter une démarche scientifique et une pensée critique. C'est un travail pluridisciplinaire, qui débute dès l'école primaire : apprendre à l'élève à vérifier une information, ne pas croire tout ce qui est publié sur un réseau social, évaluer la fiabilité d'une source d'information, démontrer que toute parole n'a pas la même valeur. Cette démarche s'acquiert tout au long de la scolarité. Il faut donc armer les enseignants pour le faire.
J'insiste par ailleurs sur l'importance de transmettre des codes culturels à tous les enfants, de les ouvrir aux théâtres, aux musées et à l'opéra. La formation culturelle doit donc intégrer la formation initiale de l'enseignant pour qu'il transmette ces codes aux élèves qui en sont dépourvus dans leur environnement familial.