Plusieurs études portent sur le thème que vous évoquez, la plus récente étant celle portée par Julien Grenet, chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), professeur associé à l'école d'économie de Paris, et qui étudie les secteurs multicollèges à Paris, pour évaluer l'efficacité de cet outil contre la ségrégation sociale. Cette étude se poursuit, nous n'avons publié que des résultats intermédiaires. Les résultats définitifs seront publiés l'année prochaine.
Cette étude fait apparaître les tensions possibles engendrées par la mixité, mais à ce stade, nous n'avons pas relevé de discrimination. Je poserai la question aux chercheurs, dans la perspective des éléments définitifs.
Nous regardons ce qui se passe autour du système éducatif. Je souhaite donc souligner, de manière plus générale, l'action des acteurs autour de l'école, comme les associations et l'éducation populaire qui jouent un rôle déterminant dans la lutte contre les discriminations et l'ouverture à l'autre.
D'après l'ensemble des connaissances dont nous disposons, la jeunesse d'aujourd'hui est caractérisée par la présence de grandes fractures. Certaines jeunesses ne se croisent plus. Toutes les mesures qui favorisent la mixité sociale jouent un rôle positif pour réduire ces barrières et limiter les stéréotypes et donc les comportements racistes. Nous regardons notamment si le dispositif du Service national universel (SNU), dont nous sommes chargés de l'évaluation, atteint son objectif de mixité sociale entre des jeunes d'origines différentes. Nous espérons avoir bientôt des résultats.