Intervention de Jean Grosset

Réunion du mardi 24 novembre 2020 à 18h00
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Jean Grosset, membre du bureau du Conseil économique, social et environnemental (CESE) :

Très souvent, on ne traite pas ce problème à la hauteur des enjeux. J'ai commencé ce travail sur les discriminations il y a vingt-cinq ans. Je suis à l'origine syndicaliste. Je fais partie des gens qui ont créé l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). Il y a vingt-cinq ans, on apprenait aux responsables syndicaux à traiter de ces questions. Cela a un peu progressé, mais certaines habitudes sont tenaces. Le patronat essaie vraiment de faire ce qu'il peut sur ce sujet. Il n'existe aucun doute sur la volonté du MEDEF. Mais certaines branches professionnelles ne souhaitent pas embaucher des personnes d'origine étrangère.

Il ne s'agit pas seulement d'habitudes si autant de jeunes ne trouvent pas de stages en raison de leur patronyme. Si l'on veut vraiment régler ce problème, il faut le prendre avec son acuité. Contrairement aux gens qui ont manifesté dernièrement, je ne pense pas que nous soyons dans un état policier. Nous avons des libertés. Mais nous discutons de la question de la discrimination depuis quinze ou vingt ans !

Nous souhaitons insister sur ce sujet car il est très urgent, notamment au regard du contexte politique dans lequel nous nous trouvons. On ne peut pas nier que face à M. Emmanuel Macron, nous avons un parti qui développe des thèses xénophobes et racistes. Nous ne sommes pas en France comme il y a vingt-cinq ou trente ans, lorsque des partis démocratiques s'affrontaient et où ces gens obtenaient 6 % des voix. Aujourd'hui, le candidat de ce parti qui développe de telles thèses affronte le Président de la République. Et regardez l'Europe : M. Matteo Salvini n'est pas arrivé par hasard et en Allemagne, l' Alternative für Deutschland (AfD) est entièrement structurée là-dessus. Il y a effectivement des mauvaises habitudes, mais pas seulement. Des forces politiques structurent cette pensée et qui ont des effets chez les citoyens.

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